🧠“Désolé·e pour le bruit” Pourquoi les parents s’excusent d’exister en public avec leur jeune enfant?

Un dîner au restaurant. Un enfant qui gazouille un peu fort. Un regard appuyé de la table d’à côté.
Et le réflexe quasi automatique : “Désolé… il est un peu fatigué.”

Pour beaucoup de jeunes parents, sortir avec un bébé ou un enfant, c’est aussi sortir avec un fond de culpabilité : peur de déranger, de gêner.

Alors même qu’ils font de leur mieux. Alors même qu’ils sont dans un espace public, comme tout le monde.

Et ce qui est vrai au restaurant, est aussi vrai dans le train ou sur la plage!

 

📊 Le chiffre

Une étude menée par l’Université de Cardiff en 2021 a montré que plus de 60 % des parents évitent certains lieux publics par peur du regard des autres sur le comportement de leur enfant.

Et ce n’est pas qu’un sentiment diffus : en 2023, plusieurs restaurants ou hôtels ont fait parler d’eux en instaurant des “no kids zones”, zones interdites aux enfants, même accompagnés.

 

🧭 Une pression invisible, mais bien réelle

Cette gêne des parents ne vient pas de nulle part. Elle s’ancre dans :

  • Des normes sociales tacites : un enfant doit “savoir se tenir”, rester discret, ne pas faire de vague
  • Une certaine idĂ©alisation de la parentalitĂ© “efficace” : celui ou celle qui “gère” parfaitement
  • Et une tendance croissante Ă  l’hyper-adaptation des parents Ă  leur environnement… souvent au dĂ©triment de leurs besoins ou de ceux de leur enfant.

 

Résultat ?
On voit des parents éviter les restos, les trains, les musées… ce qui par ailleurs contribue largement l’isolement social de nombreux parents et donc le ressenti de la charge parentale … La pression est particulièrement forte sur les mères, souvent plus jugées sur le comportement de leur enfant que les pères.

 

🚫 Le comble : des lieux “réservés” aux enfants

La montée des “kids friendly” d’un côté… et des “no kids zones” de l’autre n’est pas un progrès.
Créer des espaces “autorisés” pour les enfants, c’est implicitement dire qu’ils n’ont pas leur place ailleurs.
Et forcer les parents à choisir entre s’auto-exclure ou se justifier, n’est absolument pas normal.

 

💡 Reprendre confiance dans l’espace public

Quelques pistes pour alléger cette pression :

✔️ Se souvenir que les enfants ont aussi leur place dans l’espace public
✔️ S’autoriser à dire à voix haute : “Non, je ne m’excuse pas. Il est petit. C’est normal.”
✔️ Se soutenir entre parents : un regard compréhensif, un mot de solidarité, un simple sourire peuvent tout changer

 

đź§© Conclusion : Et si on refusait cette tendance ?

Être parent, ce n’est pas devenir invisible.
Ce n’est pas devoir s’adapter en permanence pour ne pas “déranger”.
Et ce n’est pas non plus devoir choisir entre le repli ou la culpabilité.

Revaloriser la présence des tout-petits dans nos vies collectives, c’est aussi reconnaître que le bruit, le rythme, le désordre font partie de la vie.

Et ça commence peut-être par arrêter de dire “pardon” quand on veut juste boire un café… avec un bébé dans les bras.

 

Géraldine Barandas Thérapeute parentalité et sommeil
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